Mairie de Vert-en-Drouais - 37 Rue Charles Waddington 28500 Vert-en-Drouais | Tél : 02 37 82 91 01
Mairie de Vert-en-Drouais (28)
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Monument aux Morts de Vert-en-Drouais


      

Morts pour la France


Tableau des Morts pour la France Vert-en-Drouais


Fiches de décès
Registres Matricules 



Je suis né en 1920, exactement  le lundi 7 février 1920 à 8h00 du soir de la délibération du Conseil Municipal qui, tel un acte de naissance, m' a donné vie en donnant mandat à Mr le Maire de faire ériger sur le sol de la commune de Vert-en-Drouais un monument "...en mémoire de ses enfants morts pour le France..."

Mais j'ai été conçu bien plus tôt tant la gestation a été longue et difficile...

Je suis né de la volonté de ces survivants, qui partis sans finir les moissons, espéraient revenir pour les labours.
Je suis né de la volonté de ces familles : mères ,épouses, enfants, parents de tous ceux qui tels les bleuets,  compagnons blancs et coquelicots  ont été moissonnés par la faux de la camarde durant quatre années de souffrances.

Je suis né de la volonté de tous ceux qui ont voulu ne jamais oublier le sacrifice de ceux qui sont tombés pour notre liberté d'être Français.

C'étaient des années difficiles où les élus des localités avaient été très éprouvés . Pendant quatre ans ils avaient été les messagers les plus craints car quand ils sortaient de la Mairie accompagné d'un gendarme ou du curé, tout à chacun avait compris :

Mais en ces années d'après guerre, les difficultés matérielles, administratives et financières très importantes les mobilisaient entièrement au service de leurs concitoyens.

Les anciens combattants étaient devenus  une force politique et morale très forte qui sut se faire entendre malgré tout  et lancer l'idée du Monument....
Les anciens poilus démobilisés ayant déjà recueilli une somme de 400 francs lors d'un concert de bienfaisance remirent cette à la Mairie  qui dès lors prit en charge l'organisation des opérations  en mars 1919.

Une consultation de la population fut lancée :

En mai 1920, Mr le Maire présenta au Conseil Municipal plusieurs projets de monuments dont les prix sont supérieurs aux sommes déjà collectées.
Une commission spéciale est alors constituée.
Accompagnés d'un ancien soldat démobilisé, ses membres, chacun dans son secteur, font une deuxième quête au domicile de tous les habitants.

Cette commission a également la mission d'arrêter le choix du monument.

Fin 1920, les comptes sont arrêtés :

Il ne restait plus qu' à décider :

Le 25 mars 1921 : le Conseil Municipal est informé que le projet de monument est agréé par la Commission d'examen ( commision départementale ).

Le 17 juillet 1921 : Inauguration du Monument aux Morts
L'inauguration du Monument aux Morts a lieu le dimanche 17 juillet 1921 à 2 heures et demi du soir.
Dans la cour de la Mairie, s'organisa le cortège qui se dirigea ensuite vers le Monument aux Morts.
A 2 heures et demi : réception des autorités par le Conseil Municipal et réception des familles et délégations
A 3 heures : départ pour le Monument aux Morts. Inauguration et discours des autorités ; chants de circonstances par les enfants des écoles.
Retour à la marie : vin d'honneur offert aux familles et aux autorités.

(article rédigé à partir des éléments recueillis par Mr Maurice Hue, passionné d'histoire et lui-même ancien combattant en Afrique du Nord)

Les années s'écoulèrent au rythme des commémorations et dans le souvenir des disparus....

Mais celle qui devait être "......la der des der...." avait engendré un monstre et la folie meurtrière des hommes se réveilla une nouvelle fois....
De nouveaux noms vinrent s'ajouter sur mes parois déjà porteuses de tant de deuils. Parmi eux  : "....trois Ricains venus mourir en (presque) Normadie.... pour que l'on ne parle plus je ne sais quoi...pour que l'on ne salue plus n'importe qui...." :  leur bombardier s'écrasa dans le champ derrière moi un jour de l'été 1944.

La paix revenue, après quelques années de "repos", les derniers soubressauts de l'histoire accompagnant le départ de nos colonies  vinrent rajouter un nom, celui d'un enfant du village mort en Algérie dans ce que l'on appellait alors les évènements d'Afrique du Nord, le mot guerre étant proscrit.

Je pensai entrer dans un long sommeil bercé par les céremonies qui deux fois par an entretenaient le souvenir de mes chers disparus.

Un grand évènement se passa  car la vie continue et ce fut pour moi l'occasion d'une seconde naissance.
Pour assurer le meilleur service possible aux enfants de nos écoles, l'équipe municipale dont Mme Delapace était le Maire, conformément aux engagements pris, décida  d'unifier enfin "cette école coupée en deux" en regroupant au même endroit les écoles maternelle et primaire. Rien ne pouvait  me faire plus plaisir que d'entendre encore plus nombreux les cris des enfants pendant les récréations.
Dans le  projet global de ré-aménagement de la place de l'église et des écoles, il apparut nécessaire pour des raisons de sécurité qu'il conviendrait de me déplacer dans un endroit plus sûr et à l'abri de tout risque pendant les cérémonies.
L'on proposa de me rapprocher de l'église,  qui m'offrirait son ombre protectrice, juste devant l'entrée de l'école, sous le regard des enfants avec un vaste espace pour nos rassemblements. C'est avec raison que mes anges gardiens, anciens combattants et passeurs de mémoire,  donnèrent leur accord .
Et c'est ainsi quà 95 ans , je pus dérouiller mes vieilles pierres et faire les quelques mètres nécessaires pour rejoindre mon nouvel emplacement pour un repos que j'espère éternel et dans la mémoire des générations à venir...

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